1918. Dans un endroit reculé des Etats-Unis, dans un vallon qui ne connaît pas le soleil, vit Laurel et son frère Hank dans leur ferme. Laurel est mise au ban de la société, pour la simple raison qu’elle a une tâche de naissance. Cette tâche est perçue par les habitants de la ville la plus proche comme une malédiction, et Laurel est vue comme une sorcière. C’est pour cette raison qu’elle vit recluse dans cette ferme, isolée de tous. Hank revient de la guerre, où il a laissé l’un de ses bras en Europe. Il est accepté par la population, car il est considéré comme un héros.
Un jour, alors qu’elle fait la lessive dans un cours d’eau, Laurel entend le son d’une musique. Intriguée, elle se rapproche du son, et découvre un jeune homme, qui joue de la flûte. Cet homme se révèle être muet. Au fil des pages, une histoire d’amour va se tisser entre ces deux jeunes gens.
Une fois n’est pas coutume, Ron Rash insère une histoire d’amour au sein de son récit. Mais dès les premières pages, dès le prologue, nous redoutons le pire. « Il regarda de nouveau dans le seau, l’eau y était encore trouble mais devenait assez claire pour qu’on voie que le fond abritait quelque chose. Puis s’éclaircit davantage et ce qui gisait là prit une solidité ronde et pâle, à l’exception des trous qui avaient abrité les yeux. » Ce livre ne s’arrête sur une banal histoire d’amour. Cette dernière est justement l’argument permettant de développer une thématique peu connue : l’excès de patriotisme, et ses conséquences sur les gens dans une Amérique puritaine.
Le paysage est un personnage à part entière. La description du vallon, des endroits où les rayons du soleil touche le sol, est essentielle pour créer l’atmosphère si particulière de ce roman. L’auteur arrive, par son style narratif, à nous mener là où il le souhaite, et la chute de cette histoire, même s’il l’on redoute le drame annoncé, nous surprend.
En conclusion, la bêtise humaine n’a pas de limite.