Deux ans après “Two days in Paris”, la réalisatrice française dresse un portrait fascinant de la comtesse Bathory, une puissante veuve hongroise rongée par l’obsession de la jeunesse éternelle.
La mise en scène est dépouillée et le jeu est sobre ; la réalisatrice offre ici un éclairage historique passionnant et élégant sur le destin d’une femme finalement méconnue.
Car parallèlement à l’aspect macabre de l’histoire de Bathory, Julie Delpy met l’accent sur sa dimension passionnelle. En effet, la comtesse sombre peu à peu dans la démence suite au départ inattendu et brutal de son amant ; convaincue du bienfait du sang de jeunes filles, elle se noie dans une course effrénée pour la beauté et la jouvence.
La réalisatrice n’émet aucun jugement moral et dévoile un monde (celui du XVIIème siècle) largement masculinisé où l’impact des rumeurs est fatal.
Un film percutant et sensible.