L’intrigue se déroule en Côte d’Opale durant l’été 1910. L’inspecteur Machin et son adjoint Malfoy enquêtent sur une série de disparitions. En parallèle, les Van Peteghem, une riche famille lilloise, s’installent pour les vacances en bord de mer, non loin du taudis d’une famille de pêcheurs, les Brufort. A la manière de Roméo et Juliette, une histoire d’amour va se tisser entre Ma Loute, le fils aîné des Brufort, et Billie Van Peteghem.
A la fois drôle, effrayant, émouvant et à l’esthétique très soignée, Ma Loute est une œuvre parfaitement atypique, inclassable, absurde, et qui ne peut laisser le spectateur indifférent.
Rien n’est laissé au hasard, jusqu’aux choix du casting : la bourgeoisie est incarnée par de célèbres comédiens français (avec notamment Fabrice Luchini dans le rôle de l’incroyable André Van Peteghem et Juliette Binoche dans celui d’une diva excentrique) ; tandis que les Brufort sont interprétés par des acteurs amateurs. Ici le réalisateur n’épargne personne : les deux clans et leurs personnages ont tous une part de monstruosité et sont placés sur un pied d’égalité. Avec Ma Loute, Bruno Dumont (qui a également réalisé entre autres L’Humanité et la mini-série P’tit Quinquin) confirme son statut de réalisateur inclassable qui n’hésite jamais à faire table rase des conventions.