John Boorman s’est inspiré ici de La morte d’Arthur (1485) de Thomas Malory qui regroupe les légendes arthuriennes. Le film raconte le parcours d’Arthur, d’abord écuyer puis roi de Bretagne, après avoir extrait de la roche l’épée Excalibur. Le nouveau roi épouse Guenièvre puis crée l’ordre des Chevaliers de la Table Ronde ; il s’entoure alors des meilleurs chevaliers chargés de retrouver le Saint Graal et de maintenir la paix dans le royaume.
Ce film culte des années 1980 est un chef-d’œuvre à bien des égards. Boorman a veillé à ce que sa vision de la légende arthurienne soit fidèle et sans second degré. Il en résulte un film saisissant, presque viscéral, dont les images iconiques et les profonds dialogues ponctuent un puissant symbolisme. La photographie est très soignée : malgré des allures kitsch, chaque plan du film est superbe. Rien n’est laissé au hasard, notamment le choix des couleurs dominantes selon l’évolution d’Arthur ainsi que la musique ; les préludes d’opéras de Wagner (lui-même féru de légendes) ou encore Carmina Burana de Carl Orff ajoutent encore à l’intensité et à la crédibilité de ce film remarquable.