Spike Lee est un réalisateur engagé depuis le début de sa carrière. Son dernier film, BlacKkKlansman ne déroge pas à la règle. En s’inspirant de l’histoire vraie de Ron Stallworth, un policier afro-américain qui parvint en binôme à enquêter et infiltrer le Ku Klux Klan dans les années 70, le metteur en scène frappe un grand coup. Son film aussi drôle que virulent est porté par des acteurs impeccables (John David Washington, le fils de Denzel Washington, Adam Driver et Topher Grace) et plonge le spectateur dans une ambiance seventies des plus réussies.
Laure, 23 ans, après des études supérieures, décide de s’engager dans la Marine Nationale. Elle y devient l’aspirant Baer et rencontre le commandant Rivière, avec qui une ambiguïté va rapidement s’installer. Au fil de sa formation à l’école navale, où elle doit se plier à la discipline rigoureuse propre à l’Armée, Laure prend la décision d’intégrer la formation de commando.
Ce beau film d’Hélène Fillières est un parti pris : il développe la thématique très peu exploitée au cinéma des femmes dans l’Armée. Le titre du film prend tout son sens avec le point de vue subjectif de Laure, interprétée par Diane Rouxel, qui remuera ciel et terre pour suivre la difficile formation de commando, normalement réservée aux hommes. L’ambiguïté entre l’aspirant et le commandant (implacable Lambert Wilson) est rapidement divulguée mais exploitée de manière élégante.
La réalisatrice n’a pas choisi n’importe quel décor : en effet, Volontaire, au même titre que la série Le Bureau des Légendes, a profité de la « mission cinéma » proposée par le Ministère de la Défense en 2017 visant à prêter des locaux pour une mise en avant du travail de la Défense. C’est donc à l’école navale de Brest que la majorité du film a été tourné ; Fillières a également travaillé en étroite collaboration avec des militaires qui l’ont conseillée.
Esthétique, élégant et intéressant, Volontaire a réellement le mérite de sortir des sentiers battus du cinéma français.