Nick Cave nous livre ici un remarquable 17ème opus, dans lequel il poursuit l’expérimentation sonore amorcée dès 2013 avec l’album Push the sky away. La guitare saturée et la batterie sont donc ici une fois de plus délaissées au profit d’une ambiance plus sombre où la voix légendaire du rockeur est accompagnée par des nappes synthétiques ainsi que des chœurs.
Ghosteen (« fantôme adolescent ») est un disque à part entière ; le musicien exorcise ici sa douleur quant à la disparition de son fils en 2015. Ce double-album est composé de onze morceaux qui exploitent chacun un pan de la thématique du deuil : le gracieux Spinning Song en ouverture, suivi des poignants Bright Horses et Waiting for You, puis Ghosteen et Hollywood en véritables tableaux sonores clôturent ce magnifique disque.
Profond, bouleversant et élégant, Ghosteen est l’album le plus intimiste et le plus mélancolique de Nick Cave, qui confirme une fois de plus son génie pour l’écriture et la composition.