Planetarium est l’œuvre d’un quatuor masculin composé du chanteur Sufjan Stevens, du guitariste de The National Bryce Dessner, du compositeur Nico Muhly et du batteur James McAlister. Initialement crée pour la scène et joué en 2011, ce projet a finalement le droit à un enregistrement et à une sortie en disque cette année. Reprenant le célèbre concept de Gustav Holst tout en s’éloignement radicalement du style, cet album fait la part belle à une musique électronique parfois pop parfois plus ambient, en tous les cas toujours accompagnée de cuivres et de cordes. Chaque chanson porte le nom d’une planète ou d’un phénomène spatial (Black Hole) et retranscrit parfaitement les sentiments et les atmosphères qui s’en dégagent. Les titanesques Saturn et Jupiter évoluent sur une profusion incroyable de beats tandis que le sublime Neptune est plus minimaliste et mélancolique. Les longues nappes sonores d’Earth laissent place aux douces et oniriques Mercury et Venus. Les textes des chansons naviguent entre références mythologiques et scientifiques et sont liés à des problématiques bien plus humaines : l’infiniment grand rejoignant l’infiniment petit. La voix de Sufjan Stevens est ici majoritairement modifiée, robotisée par la technique de l’Auto-tune (popularisée par le RnB) et autres Vocoders. Si le traitement peut surprendre à la première écoute, il se fond au fur et à mesure idéalement avec le concept de l’album où les textures et les sons diffèrent selon les chansons tout comme les masses et les atmosphères changent selon les planètes. Et lorsque le chant de l’artiste américain est délivré de la technologie par instant, il devient fragile, humain et d’autant plus touchant. Avec Planetarium, les quatre musiciens délivrent un magnifique voyage sensoriel…
Violoniste d’origine britannique, Daniel Hope reprend, sur son dernier disque, des partitions ayant pour thème les saisons et le temps qui passe. Du baroque Rameau aux romantiques Schumann et Tchaïkovski en passant par les compositeurs contemporains Nils Frahm et Chilly Gonzales, le musicien réinvente ces magnifiques pièces et les sublime. Daniel Hope joue ainsi les réarrangements que Max Richter créa pour Les Quatre saisons d’Antonio Vivaldi. Tout en respectant l’esprit initial du chef d’œuvre, le violoniste apporte un nouveau souffle et une fraîcheur à cette musique.
De la même façon, il enrichit par des cordes le très beau et minimaliste Avril 14th du compositeur de musique électronique Aphex Twin. For Seasons est un incroyable album qui parvient à homogénéiser des compositions d’origines très diverses et à transcender son concept. A découvrir !